La consultation unique en pédopsychiatrie pour les enfants d’âge préscolaire : intérêts et limites d’un modèle de réponse à des demandes exponentielles
Auteur
FRACHEBOUD Lucile ; NANZER Nathalie ; SANCHO ROSSIGNOL A
Titre de la revue
ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES
Date de parution
01/01/2023
Volume
181
Numéro
5
Page Début-Fin
423-431
Descripteurs
Noms propres
SUISSE
Résumé
En pédopsychiatrie, le modèle classique de prise en charge, les consultations thérapeutiques, implique la continuité du suivi par le même thérapeute dès le premier entretien. Ce modèle nécessite toutefois des ressources en personnel qui ne sont souvent plus disponibles dans nos systèmes de soins. Selon le lieu, les enfants attendent plusieurs mois à plusieurs années avant d’obtenir un premier rendez-vous avec un spécialiste. À Genève, une unité pédopsychiatrique ambulatoire pour enfants d’âge préscolaire propose depuis plusieurs années une approche différente dans laquelle les familles sont d’abord vues par un pédopsychiatre expérimenté lors d’une consultation unique (CU), avec pour objectifs de réduire le temps d’attente avant le premier rendez-vous, soulager l’anxiété parentale, donner un premier conseil et/ou avis et orienter si nécessaire les familles vers un autre thérapeute au sein de la même unité ou vers une autre structure. À travers une étude observationnelle menée entre mars 2019 et février 2020 auprès de 79 familles ayant bénéficié de ce modèle, nous avons cherché à évaluer sa pertinence, son acceptation par les familles et les thérapeutes ainsi que ses avantages et inconvénients. Les données ont été collectées dans une unité de pédopsychiatrie ambulatoire pour enfants d’âge préscolaire, la Guidance infantile, qui fait partie des Hôpitaux Universitaires de Genève. Les résultats de cette étude ont montré la pertinence de ce modèle et son acceptabilité par les familles nécessitant une aide psychiatrique pour leurs enfants en âge préscolaire. La majorité des familles apprécie la rapidité de la prise en charge, plus importante à leurs yeux que la continuité des soins par le même thérapeute. Les cliniciens, qui au début émettaient des réserves quant au changement de thérapeute, sont eux aussi satisfaits par ce modèle, soulignant notamment l’apport positif de la CU à l’établissement de l’alliance thérapeutique. Ce modèle devrait cependant pouvoir être utilisé avec une certaine flexibilité. Il semble en effet opportun que le thérapeute de la CU puisse dans certains cas prévoir une deuxième séance afin d’approfondir l’évaluation initiale, et également qu’il puisse continuer lui-même le suivi s’il estime lors de la CU que la famille est à risque de rupture de soins en cas de changement de thérapeute ou de délai d’attente supplémentaire. [résumé d'auteur]
Notes
10 réf. bibliogr./Fig./Tabl.
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